Emilie Pierson : l’art au service de la mémoire

27 septembre 2022

Du 5 juillet 2022 au 18 septembre 2022, Emilie Pierson , artiste plasticienne diplômée de l’ESAL en 2018, a bénéficié d’une résidence temporaire au sein du tiers-lieu. Celle-ci lui a permis de bénéficier d’un espace nécessaire à l’aboutissement de son dernier projet artistique en date.

Les œuvres d’Emile “gravitent autour d’un double héritage culturel, entre la mère et le père, la Bulgarie et la France, le passé et le présent”. L’idée du projet sur lequel elle a pu travailler à BLIIIDA lui est née d’une prise de conscience il y a quelques années. Alors en séjour en Bulgarie, elle réalise que les aires de jeux qu’elle a connu enfant ont changé. La mondialisation et l’entrée du pays dans l’Union européenne ont contribué au remplacement des installations datant de l’époque communiste ou post-communiste par des aires de jeux plus contemporaines, aux normes et finalement similaires à celles que nous connaissons en France.

Pour Emilie, qui a connu ses anciennes aires de jeux dans son enfance, elles deviennent un catalyseur. Celles-ci font partie de l’histoire de son pays, du paysage urbain. Leur remplacement devient pour elle le symbole d’un changement de ce paysage, le symbole du passage d’une époque à une autre. Lui vient alors une question : que seraient devenues ses aires de jeux si elles étaient restées en place, si elles n’avaient pas été remplacées ?

Son travail vise à répondre à cette question. Il s’attache à reproduire les installations des aires de jeux telles que quelques-unes d’entre elles ont survécu, laissées à l’abandon. Avec le soutien de la DRAC Grand Est, elle parvient à financer pour partie son projet. Elle fait des recherches, se replonge dans les albums photos de son enfance, part en quête des installations toujours existantes pour designer et produire 2 mobiliers identiques à ceux qu’elle a connus.

À son arrivée à BLIIIDA, ceux-ci sont existants, reste alors à les faire vieillir de 20 années en l’espace de quelques semaines. Son travail devient celui des éléments, elle laisse ses œuvres au vent et à la pluie, les fait passer au sel et à l’eau pour accélérer leur rouille et s’attache à ne pas les faire vieillir avec un produit fait pour.

Les 2 installations d’Emilie visent un but purement artistique. Son objectif est qu’elles soient présentées dans un musée, comme des pièces de mémoire.

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